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La Loge d'Aymeric

En bref, Paul-André Fortier, 30x30 en plein air à Chaillot

2 Octobre 2012, 21:14pm

Publié par La loge d'Aymeric

Esplanade du Trocadéro, 2 Octobre 2012, 18h

En passant par Chaillot vérifier en personne que les représentations de Cendrillon par le Ballet de Lyon étaient effectivement complètes, je me rappelle tout d'un coup (aidé de Twitter) que le spectacle en plein air organisé par le théâtre a déjà commencé.

Je me rends donc en contrebas de l'esplanade ou je vois des bandes de scotch formant un carré à chaque coin duquel se situe un vigile. Au milieu un homme semble s'étirer. Ah non en fait il a déjà commencé à danser.

Le cadre joue une grande partie dans le solo même si je ne suis pas particulièrement fana de la tour Eiffel. Beaucoup de mouvements, un public varié, un beau temps et une vue de Paris tout de même très agréable. La "scène" se trouve en bas d'un escalier, j'ai en fait l'impression d'être à nouveau dans Chaillot avec la forte inclinaison de ses gradins.
http://agenda.paris.fr/assets/img/evenements/styles/fiche/paul_andre_fortier.jpg
Fortier ressemble à un oiseau, un funambule, un mime. Il est clairement enfermé entre ses bandes de scotch. Les quatre vigiles n'aident pas. Il regarde vers le bas, tente de regarder vers le haut et le ciel en forçant sa tête, qui ne veut pas. Il fait des grands gestes comme s'il marchait sur un fil, totalement perdu. Ses yeux montrent qu'il a peur. Mais ses mouvements restent très automatiques, avec un rythme rapide. Il traverse l'espace en ligne droite. S'il effectue une spirale c'est de dos, ses pirouettes sont très éphémères.

Fortier m’apparaît alors comme l'homme moderne en mouvement permanent, qui oublie de regarder ailleurs que devant lui ou à ses pieds. Quand il freine le rythme, il n’a presque pas d’équilibre, il semble perdu, hésitant et titubant.

Il s'inspire de ce qu'il voit autour de lui, des mouvements du Trocadéro, des bruits que l'on entend: la circulation piétonne et automobile, l'eau dans les fontaines, les gloussements des touristes qui ne comprennent pas, des toursites qui traversent son espace sans réaliser, sans regarder autour d'eux.

Et il nous montre ce qu'il faudrait faire. Lorsqu'il ne regarde pas au loin, son regard nous saisit. Il fixe l'audience autour de lui de ses yeux perçants et calme. C'est reposant. Il fixe certaines personnes debout et se place face à elles en effectuant des gestes qui l'obligent à se tenir debout. A rester humain finalement et à regarder autour de soi.

Puis il repart de nouveau dans ses gestes abrupts, se recentre peu à peu, salue de la main différentes personnes, puis sort de l'espace. Enfin les applaudissements commencent.

Trente minutes, cela passe vite, mais on en apprécie d'autant plus chaque instant. Trente minutes, pendant trente jours. C'est jusqu'au 20 octobre à 18h au Trocadéro, allez y, c'est rapide, reposant et intéressant!

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