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La Loge d'Aymeric

Bilan de la saison 2013-2014

14 Juillet 2014, 20:22pm

Publié par La loge d'Aymeric

La saison a été variée en opéra, et mes trois meilleures représentations recoupent (les?) trois centres lyriques parisiens. Les deux derniers spectacles ont réussi à m'émouvoir, parfois jusqu'aux larmes.

Dans l'ordre chronologique, la saison avait commencé tôt avec Written on Skin au Comique. Le livret était riche et recherché; la musique contemporaine ne m'a pas ennuyé ou perdu. La mise en scène reflétait l'esprit des enluminures et des mouvements médiévaux. Dans l'ensemble une très belle soirée servie par des interprètes engagés.

Puis ce fut l'Elektra de Carsen à Bastille. Je n'ai pas vu celle de Chéreau à Aix mais la production de Carsen était superbe. Ces longues parois vers le ciel, cette terre au sol qui rappelait le Sacre de Bausch avec ces figures noires qui se trainaient sur scène: Carsen a réussi à entourer les chanteurs d'un environnement propice à leurs folies. La distribution était forte aussi, avec les magistrales Théorin et Meier. La direction de Jordan m'a enfin mis d'accord avec Strauss, ce qui n'était pas une mince affaire.

Enfin, direction l'avenue Montaigne pour Le Dialogue des carmélites d'Olivier Py. Ses différentes productions n'ont pas toutes fait l'unanimité cette saison, mais son Dialogue a réussi à combiner élégance et nouveauté dans une imagerie finement ciselé. Petibon était émouvante aux larmes, comme Koch et Gillet. Les larmes de la saison. Je garde également un souvenir du Hamlet de Py avec Stéphane Degout, un spectacle total à la Monnaie de Bruxelles.

Comme un ovni, et non pas totalement un opéra, Einstein on the Beach a été une révélation. Dans l'ensemble, Bob Wilson a marqué ma saison, notamment grâce au Festival d'Automne. Préparation avec the Old Woman pour entrer dans l'univers de Wilson, puis fermeture avec Madame Butterfly à Bastille. Entre les deux, les cinq heures et demi d'Einstein on the Beach. La musique de Glass et la mise en scène de Wilson auraient pu durer des heures de plus. Indescriptible, incompréhensible, mais frappant. Six mois plus tard, j'écoute encore la musique.

Au théâtre, une autre oeuvre a été frappante et longue, Kabaret Warszawsky de Warlikowsky. Des interprètes d'une implication totale dans leur texte, reflet de deux époques troubles. Un spectacle gênant, fascinant, avec une bande son entrainante.

Plus classique, j'étais content de voir Les Fausses Confidences de Bondy à l'Odéon. Mise en scène élégante autour d'Isabelle Huppert que j'étais ravi de découvrir au théâtre. Pas de surprise particulière, mais une belle interprétation sur un texte méconnu et plus sérieux de Marivaux.

Dans une autre verve classique, deuxième Carsen de ce best of, My Fair Lady au Châtelet, adaptation colorée et élégante, so british, avec la désormais classique Katherine Manley dans le rôle principal. Une des grandes réussites du Châtelet.

Pour la danse, c'est hautement plus compliqué vu le nombre de spectacles vus.

Dans une verve classique ou néo, la palme revient à Onéguine, Ciaravola a pu danser avec deux partenaires de rêve, Evan McKie et Hervé Moreau, et l'émotion a été de retour à Garnier pour des adieux très émouvants. Dans la même lignée, j'ai adoré La Dame aux camélias, et j'en retiens la dernière d'Agnès Letestu avec Stéphane Bullion. La Belle au bois dormant a également été une belle découverte et c'était un rôle évident pour Myriam Ould Braham et Mathias Heymann, accompagnés de Francois Alu en oiseau bleu: du raffinement et du faste français. Enfin, dans une catégorie découverte, j'ai enfin pu voir Giselle, mais à Londres cette fois, et je garde encore des souvenirs de l'interprétation de Steven McRae et Sarah Lamb, tous les deux si beaux et si romantiques.

Une pensée pour la Cendrillon de Malandain, qui m'a décidément bien marqué. Rien de spectaculaire, mais un de mes très bons souvenirs chorégraphiques: un spectacle sans prétention, efficace et très joli.

Côté moderne ou presque, la palme va vers plusieurs gagnants. La saison s'était ouverte sur un spectacle fort en émotions, le Swan Lake de Dada Masilo au Rond Point. Enfin une relecture qui va plus loin que la simple psychanalyse à la simple Bettelheim. Le NDT a également marqué les esprits avec son récent spectacle à Chaillot: des chorégraphies récentes qui se réclament d'un style que le public parisien voit trop peu.

Enfin, Nicolas Le Riche et Isabelle Ciaravola m'ont fait frémir en Jeune Homme et la mort à Amiens, quelle chance de pouvoir voir ce spectacle de si près. Autre spectacle mythique, le Boléro, vu avec Favreau à Versailles ou Le Riche à Garnier, deux interprétations bien différentes, deux moments très forts.

Bilan de la saison 2013-2014
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S
Parfaitement d'accord pour Le jeune Homme et la Mort à Amiens, c'était une chance extraordinaire. En contemporain, Robot! de Blanca Li était aussi très réussi.
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