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La Loge d'Aymeric

Cirque Plume: humain et moderne

3 Octobre 2014, 10:00am

Publié par La loge d'Aymeric

Retour en enfance, retour au cirque. Mon dernier passage au cirque d’hiver remonte à quelques années et m’avait rassasié des éléphants, clowns et autres gymnastes asiatiques. Mais là, c’est un peu spécial, c’est le Cirque Plume, dont j’entends parler depuis des années mais que je ne m’étais jamais décidé à aller voir. Retour sur ce spectacle Tempus Fugit ? Une ballade sur le chemin perdu, qui célèbre les 30 années de la compagnie.

Le spectacle est avant tout humain. Au premier degré d’abord, à l’exception d’un chien qui passe un instant, pas un seul animal sur scène. Pas de girafe ou de lion enragé. C’est le cirque dans un sens davantage « arts du cirque, » focalisés sur les capacités de l’homme.

Humain ensuite car le spectateur s’attache successivement aux différents artistes, qu’il voit avec plaisir revenir sur scène. Aucun artifice pour magnifier ces artistes : pas de costumes à paillettes ou de maquillages outranciers. La lumière et la proximité rendent tout leur naturel aux personnes sur scène. C’est une différente forme de professionnalisme, bien plus humaine.

Il y a sinon tous les éléments du cirque : une funambule, un clown, des acrobates, … Mais modernisé. On joue avec des techniques modernes de lumière, de nouvelles formes d’instruments et d’outils techniques. Le premier moment le plus saisissant reste l’acrobatie sur une musique de verre. La funambule, malgré un léger faux pas, est charmante, agile et douée.

Les références à l’imaginaire collectif se succèdent, avec un des artistes se transformant en Tarzan, un autre en Peter Pan qui joue avec une boule rouge imaginée. Les dialogues de deux acteurs renvoient à l’imaginaire du cirque, à l’histoire de la compagnie, par la voix de son doyen.

Un Pierrot lunaire passe un instant courant sur scène, comme un rappel à la tradition comedia dell’arte. Mais s’il n’y a pas de clowns avec perruque, masque blanc, nez rouge et costumes chamarés, juste un loser, avec un costume trop grand, une cravate moche : le clown du XXIème siècle ! Et il fait rire, même avec des gags aussi faciles qu’un chapeau ou un klaxon.

Une certaine poésie entoure le spectacle, avec des tours de magie qui ne nécessitent pas l’apparition d’un lapin. Comment la partition et le musicien s’envolent-ils sur ce fond noir, dans la musique de l’ensemble ? Comment ces ampoules de lumière se rythment-elles dans la dernière scène ? Comment les diapasons se déclenchent-ils en rythme ? Moins facile qu’un lapin…

Très joli spectacle, dans une ambiance bon enfant sous ce chapiteau de la Villette !

Cirque Plume: humain et moderne
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