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La Loge d'Aymeric

Magifique de Malandain à Neuilly

7 Octobre 2014, 18:10pm

Publié par Aymeric

Le danseur ouvre sa boite à souvenirs et on entre alors dans ses impressions du saint des saints chorégraphiques: la trilogie Tchaïkovski. Malandain raconte ses souvenirs d'enfant et d'adultes et les émotions qu'il avait pu ressentir devant chacun de ses ballets. Comme dans un rêve, tous les éléments se déclenchent pour concrétiser les idées de l'enfant danseur. Se mélangent souvenirs, narration, anecdotes, avec humour et nostalgie.

Au début, comme entre les trois parties, on entre dans les ténèbres alors que le danseur se remémore peu à peu ses idées, la musique de Tchaïkovski en fond sonore, sous des pleurs de bébés ou des murmures de discussion.

La Belle au bois dormant se réveille sur des bars de danse, où les danseurs commencent leur cours. Rapidement les bars deviennent des prisons, qui s'ouvrent avec l'arrivée des solistes. Tout se fait à l'envers et les deux amants s'embrassent puis tombent dans un long sommeil. Comme chez Disney, la musique du Chat Potté devient lugubre et les danseurs, tels des chauves-souris, pendent aux bars de danse.

Le Lac des Cygnes pose de simples questions, pourquoi un seul couple homme-cygne et pas plusieurs? Pourquoi les cygnes ne se rebelleraient-ils pas mutuellement contre Rothbart? Tout d'un coup les danseurs s'alignent derrière des tables et la figure de Rothbart devient un maître d'élève autoritaire. Auparavant il était l'adulte lugubre qui observait ses danseurs dansaient à une fête. Quatre hommes prennent place pour le pas de quatre des petits cygnes, dans un passage divertissant et ouvertement humoristique, à l'inverse du travestissement chez Matthew Bourne, qui ne se voulait pas comique.

Malandain livre les impressions basiques d'un enfant: "et pourquoi pas..." Et y mélange ses propres souvenirs, comme cette référence délicieuse au traditionnel défilé du Ballet de l'Opéra de Paris. Casse-Noisette plus que les deux autres est le plus apte des trois ballets à susciter l'imagination d'un enfant. Si le jeune danseur trouve cela ennuyant d'entourer le pas de deux final d'une foule de courtisans figés, il décide alors de les faire courir dans tous les sens autour du couple principal. Les danses de caractère, avec tout leur rythme, sont bien l'occasion pour un enfant de se lancer et d'imaginer quantité de danse.

Les danseurs de la compagnie sont toujours aussi beaux, avec une énergie musicale qui rend parfaitement la musicalité de la chorégraphie de Malandain, qui semble avoir compris tout à fait ce que le public actuel attend du néo-classicisme.

Comme dans Cendrillon, que le Théâtre des Sablons présentait également il y a quelques jours, Malandain sait dépoussiérer les ballets classiques en n'hésitant pas à couper/coller la musique. Magifique semble être un premier bilan de sa vie de danseur qui sort de la jeunesse pour s'affirmer comme chorégraphe. À partir de ce brainstorming, maintenant que toutes ses premières impressions sont écrites, il peut repartir à zéro et écrire ses chorégraphies.

Magifique de Malandain à Neuilly
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