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La Loge d'Aymeric

Robbins, Ratmansky, la dernière

6 Juillet 2014, 22:07pm

Publié par La loge d'Aymeric

Après la première et son défilé enchanteur, retour à Garnier pour la dernière du programme. Entre temps, Nicolas Le Riche a préparé ses adieux, repris Quasimodo (je vous dois un article d’ailleurs sur la première) et fait le tour des plateaux télés et rédaction de presse. Dans l’ombre, d’autres adieux se préparaient, ceux de Christophe Duquenne. Pas tout à fait ma génération de danseurs, mais Duquenne restera pour moi l’Espada par excellence dans Don Quichotte, et il était le danseur que j’appréciais toujours de voir dans les distributions.

Il a eu droit ce soir-là à un petit dommage, entrainé par les danseurs (notamment Laurène Levy et Josua Hoffalt) sur le devant de la scène, d’où il reçoit un bouquet aussi bleu que son costume. De l’émotion, un remerciement un peu faible du public qui ne comprend pas tout à fait ce qu’il se passe. Il se dirige maintenant vers l’Ecole de Nanterre, où il va pouvoir former les futurs danseurs.

J’ai été bien étonné par Dances at a Gathering, deuxième fois en un mois et toujours pas d’ennui ! Les danseurs ont bien progressé en quelques années. Hoffalt n’est pas Ganio, mais réussit à servir de leader de ce petit monde, bondissant, léger, amusé. A l’autre bout de la chaine, Daniel Stokes est ravi d’avoir un rôle de soliste. Ce n’est pas l’Oiseau Bleu de Noureev, mais l’Oiseau Rouge Brique de Robbins. Son travail de bas des jambes est époustouflant. Il sacrifie cependant un peu Héloïse Bourdon, mais celle-ci se remet évidemment rapidement sur pieds. Bézard est amusant, je ne l’imaginais pas du tout dans ce répertoire : trop grand, trop large. Et pourtant il se glisse dans rose avec aisance.

Tout le monde se met bien à sa place avec naturel. Dupont en solitaire, que les gens regardent de loin mais n’osent plus approcher, agite les bras pour dire tant pis : mes amis sont partis, bientôt à moi. Quand Raveau la croise, le couple de Verts se voit, et celui qui devrait être son double ne semble pas la comprendre. Une femme solitaire qui regarde, attendrie, son jeune mari s’amuser.

Amandine Albisson en rose reprend le rôle qu’Aurélie tenait lors de la dernière reprise, avec une justesse et une grâce qui lui semblent si facile. Raveau réussit à donner à Vert un semblant d’existence, ce qui n’était pas gagné d’avance avec les précédents interprètes.

Enfin le trio Levy, Duquenne et Hecquet a été un peu en retrait dans l’ensemble, finissant une distribution prometteuse qui a réussi à nous emmener nous promener avec elle dans un pré le long de la Seine.

Si j’étais venu ce soir-là, c’était avant tout pour voir Pysché. Pas le ballet, mais ses interprètes, les mythiques Evan McKie et Diana Vishneva dans les rôles centraux. Si lors de la première, j’avais été agréablement surpris, l’œuvre ne passe pas une deuxième fois. Heureusement, j’ai pu apprécier au milieu de tout cela deux pas de deux raffinés entre les deux danseurs. Quel plaisir de revoir McKie, maintenant soliste au Canada, après ses Onéguines à Garnier, et de découvrir Vishneva, que j’aurais préféré voir dans un autre répertoire.

Vishneva est une déité vraisemblable, une nymphe aussi belle que naïve et amoureuse. McKie n’est pas aussi jeune que Marc Moreau, mais cela n’est pas invraisemblable qu’Eros ait quitté tard le foyer familial. Dans tous les cas, ses lignes élégantes et sa théâtralité ont permis un joli moment de danse, quand même. Je n’ai malheureusement ce soir vu que kitsch, paillettes et Vincent Cordier en chien.

Robbins, Ratmansky, la dernière
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